La pathologie parasitaire en anatomie-pathologie : intérêt clinique d’une relecture systématique et du diagnostic intégré histo-moléculaire - 12/10/22
Résumé |
Introduction |
En France, les pathologistes sont rarement confrontés à la pathologie parasitaire. De ce fait, le diagnostic réalisé peut parfois être erroné ou imprécis du fait de la difficulté diagnostique majeure des parasites sur coupes, inhérente à cette activité à l’interface entre la Parasitologie et la Pathologie. Cette imprécision peut avoir des conséquences cliniques si aucun prélèvement n’est adressé en Parasitologie, et que seul le prélèvement fixé en formol et inclus en paraffine (FFPE) est disponible.
Objectif |
L’objectif de cette étude était de démontrer l’intérêt clinique d’une relecture histopathologique systématique et de la réalisation d’un diagnostic intégré histo-moléculaire en pathologie parasitaire.
Méthodes |
De 2007 à 2021, toutes les suspicions d’infections parasitaires adressées au service de Parasitologie-Mycologie des Hospices Civils de Lyon, où une activité d’expertise dans ce domaine est proposée depuis au moins 50 ans, ont été inclus dans cette étude. Il s’agissait de seconds avis diagnostiques ou relectures, provenant de 15 services de Pathologie différents en France. Pour chaque cas, le premier diagnostic pouvait être confirmé, précisé ou modifié, entraînant ou non des changements potentiels dans la conduite à tenir diagnostique (discordances mineurs) et/ou thérapeutique (discordances majeures). Lorsque cela était possible, une extraction d’ADN à partir du tissu FFPE et une PCR spécifique (Leishmania spp., Cryptosporidium spp., Entamoeba histolytica) étaient réalisées.
Résultats |
Cent sept cas ont été inclus. L’âge médian était de 49 ans, le ratio H/F était de 1. Les prélèvements étaient majoritairement des biopsies (66,4 %, 71/107) avec une minorité de pièces opératoires (27,1 %, 29/107) et de liquides (6,5 %, 7/107). Après relecture, aucun parasite n’était présent sur les lames histologiques dans 37,4 % (40/107) des cas, alors qu’un parasite avait été suspecté ou identifié par le premier pathologiste. Dans cette série, les parasites étaient confondus avec des bactéries, des levures (histoplasmose), ou des débris végétaux intestinaux. En revanche, un ou des parasites étaient identifiés dans 62,6 % (67/107) des cas : protozoaires (25,4 %, 17/67), helminthes (71,6 %, 48/67), arthropodes (3 %, 2/67). Dans 22,4 % (24/107) des cas, la suspicion de parasitose ainsi que l’identification du parasite étaient confirmées. La relecture permettait une précision ou une modification diagnostique dans 36,5 % (39/107) et 67,3 % (72/107) respectivement, impliquant un complément d’investigations paracliniques dans 23,4 % (25/107) des cas et un changement thérapeutique dans 53,3 % (57/107) des cas. La réalisation d’un diagnostic intégré histo-moléculaire était possible pour les protozooses dans 47 % (8/17) des cas, par des PCR spécifiques : i) Cryptosporidium spp. (1/8) ; ii) E. histolytica (1/8) ; Leishmania spp. (confirmation de 5/8 cas et infirmation de 1/8 cas).
Discussion et conclusion |
En cas de suspicion d’infections parasitaires en Anatomie-Pathologie, une relecture spécialisée, complétée ou non par un diagnostic intégré histo-moléculaire, est utile pour une prise en charge optimale des patients. Cette relecture peut être demandée par le clinicien ou le pathologiste.
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Vol 42 - N° 5
P. 407 - octobre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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